Quand les Jeudistes ont parqués à Grange-Neuve, derrière le Suchet, en ce jeudi 14 octobre 2021, il faisait grand beau, mais froid : le givre blanchissait les pâturages. Et surtout il soufflait une bise, mais alors une bise glaçante, tenace, envahissante, omniprésente. Au lieu de grelotter sur place, chacun s’équipe comme il peut. : capuche et gants. Il y avait là René et Mado Allenbach, Jacqueline Delacrétaz, Janine Denervaud, Jocelyne Gay, Anne, Tam et Annelise Le Duy, et le soussigné.

Et on y va. On se lance de biais dans le pâturage qui monte vers la forêt voisine. Mais là, René, notre organisateur, nous lance soudain dans la forêt à l’assaut d’un méchant raidillon assez glissant et presque vertical. Malgré qu’il n’y ait que 100 mètres de dénivellation, c’était un peu trop raide pour le soussigné, qui a dû s’arrêter deux fois pour en venir à bout.

Mais il y a eu une belle récompense. Arrivés en haut, sur l’arête sommitale, nous découvrons devant nous un panorama époustouflant. Cela va du Titlis à gauche (au-dessus d’Engelberg), aux Alpes uranaises, bernoises (Eiger, Mönch et Jungfrau), puis valaisannes (Weisshorn et Grand Combin), vaudoises et savoyardes, avec bien sûr le Mont-Blanc par-dessus, puis le Salève et tout à droite le Haut Jura français (Crêt de la Neige). Ouahh ! Et je ne parle pas des innombrables replis monotones de l’arrière Jura français, derrière Pontarlier

Mais la bise souffle de plus belle, et nous poursuivons sur l’arête jusqu’au sommet du Suchet, sans nous y arrêter vraiment, bise oblige. Nous trouvons finalement un abri momentané et bienvenu au pied d’une falaise nous protégeant du vent, un peu après le 2ème sommet. On y pique-nique vers midi et demi.

La redescente s’effectue le long d’une sorte de long crochet contournant la fin de l’arête, à travers les pâturages, et malgré une bise à laquelle on finit par s’habituer. Mais tout a une fin : on distingue bientôt les voitures au loin. Je ne vous explique pas la joie de chacun de pouvoir s’asseoir au chaud à l’Auberge de Grange-Neuve, pour un café bien venu, avec pour certains une demi-meringue digne de Gargantua. On aurait embrassé la serveuse !

En deux mots, ce fut là une très jolie randonnée d’automne, avec son lot de surprises, et qui fut menée de main de maître par René qui connaît la montagne comme sa poche. Merci René.