Les jeudistes de Chexbres à Lutry
J’entends déjà la réaction désabusée du lecteur moyen: Bah ! Encore Lavaux ? On connaît par coeur ! A quoi bon s’y lancer ?
Nous nous sommes tout de même retrouvés à cinq ce jeudi 8 mars dans le petit train qui grimpe doucement vers Puidoux : Nicole et Eric Staub, Suzanne Haefliger, Willy Moser et le soussigné. Et nous aurions même été six, si Pierre Widmer n’avait pas manqué le train, faute d’avoir appris à temps que la voie 70 se trouve à l’extrémité de la voie 1 en gare de Lausanne. Il faut bien admettre que cette dénomination ferroviaire n’est pas des plus lumineuses.
Arrivés à Puidoux dans une surprenante bourrasque de neige, nous prenons le petit train des vignes. On en descend à Chexbres, qui mérite bien son surnom de balcon du Léman. Ici, plus de blizzard, mais une vue panoramique époustouflante sur notre mer intérieure, le "bleu Léman, bleu saphir" cher à notre Abbé Bovet national !
On se lance dans la pente en direction de Rivaz. Aucun problème. Il faut même se retenir : La route accuse une pente de 28% !
Un peu avant Rivaz, on file de biais à travers vignes. On entre dans le célèbre vignoble du Dézaley. Le cheminement y est quasiment aérien : si on suit le chemin à flanc coteau en restant du côté montagne, et qu’on regarde le lac, on se croit en avion. On ne voit pas le paysage en contre-bas, tant la pente est raide. D’ailleurs les rochers qui affleurent sont souvent maintenus en place par des ancrages métalliques enfoncés profondément dans la roche. On observe aussi de haut un des majestueux bateaux de la CGN qui quitte calmement le port de Cully en direction de Vevey, mais qui peu après vire de bord et se décide tout soudain à faire demi-tour et met le cap sur Ouchy !
Après le vignoble de Calamin et Epesses, on descend vers Cully et le lac, où on admire le monument du Major Davel et le majestueux platane datant de 1798. Nous observons aussi un pêcheur flegmatique en train de réparer ses filets en inox avec du fil d’inox. Bavard, le bonhomme ! Le temps pour nous d’apprendre que la baudroie est un poisson de mer sans écailles qui correspond à la lotte en eau douce, il nous recommande déjà un itinéraire inédit pour rejoindre Lutry. On suit donc le dit cheminement, qui s’avère très pittoresque et rejoint Villette par les hauts. Après quoi on longe la rive. Et, ô surprise, on découvre une véritable bambouseraie un peu avant Lutry. Eh oui, des bambous !
La fin de la promenade est sans histoire, et on se sépare au terme d’une jolie balade qui aura quand même duré trois heures et demi. Merci à Willy de nous l’avoir organisée.