Les jeudistes hors du temps
L’arrière-pays genevois recèle des trésors naturels insoupçonnés. C’est ce qu’ont découvert les 15 jeudistes suivants en ce 28 octobre 2021: Mado et René Allenbach, Olivier et Fleur Coste, Jacqueline Delacrétaz, Jeanine et Ivan Denervaud, Jocelyne et Jean-Bernard Gay, Tam et Anne Le Duy, Lucien Rentznik et Bernadette Chiovenda, Philippe Vittoz et le soussigné.
Rendez-vous au barrage de Verbois sur le Rhône, en dessous de Genève, par un temps frisquet et brumeux peu engageant. Nous avons tout loisir d’admirer la série des 207 caissons de la dérivation qui permettent aux poissons de franchir le barrage à la montée, s’ils trouvent l’énergie pour le faire. On continue en descendant le Rhône par la rive gauche. On pénètre au bout d’une demi-heure dans une vaste réserve naturelle occupant un des méandres de l’ancien lit du fleuve. Vaste région sauvage où s’ébattent des grèbes et des canards. On a même vu une aigrette au loin. On passe au pied d’une falaise impressionnante où nichent des faucons en été, paraît-il. Mais le sentier se tortille dans un tel dédale de végétation sauvage que les promeneurs que nous sommes ne savent plus situer ni le Nord, ni le Rhône, pourtant si proche.
Heureusement nos guides Anne et Tam connaissent le chemin. Ils nous sortent de cette réserve par un méchant petit raidillon qui escalade ladite falaise. Et c’est midi passé quand nous atteignons le coquet village de Cartigny, où nous cassons la croûte. Le village a été soigneusement maintenu dans un état de conservation où toute modernité semble exclue. Il a presque l’air sorti d’un conte de fées campagnard d’autrefois, avec une Cour-des-miracles comme place centrale, et une épicerie à l’ancienne nommée La Causette. Le café du village est équipé d’une vieille horloge en porcelaine ternie dont les aiguilles rouillées sont bloquées sur 4 heures moins vingt.
On quitte Cartigny avec regret, pour prendre le chemin du retour. Le chemin contourne le village puis redescend dans la forêt vers un Vieux-Moulin dont il ne subsiste que de pauvres ruines recouvertes de mousse. On rejoint bientôt le bord du Rhône par un autre chemin qu’à l’aller. On atteint finalement les voitures qui nous conduisent vers le village voisin de Russin. Nous y faisons une halte bienvenue au café du coin histoire de mettre un terme convivial à cette journée magnifique, quoique brumeuse et froide.
Merci à Anne et Tam Le Duy pour nous avoir mené dans cette longue ballade … loin des noirs buildings et des passages cloutés, comme disait le poète.