A l’assaut de la forteresse Vully
Vous ne le saviez peut-être pas (et moi, je ne le savais pas non plus), mais la colline de Vully a été transformée en une véritable forteresse pendant la guerre de 1914 – 1918. C’est ce que les jeudistes ont eu le plaisir de découvrir en ce jeudi 2 mai 2013. Bien sûr la douzaine de fortins qui subsistent sont à l’abandon et en ruine, disséminés un peu partout dans les forêts qui recouvrent cette colline.
Mais les plus étonnants sont ceux qu’on appelle aujourd’hui les Grottes de Lamberta. Il s’agit de galeries de 2 mètres de haut percées en ligne droite à travers un éperon de molasse dominant la plaine. En y pénétrant, on voit la lumière du jour à l’autre bout de la galerie droit devant soi. Mais il y a plein de petites salles annexes, suffisantes pour loger une batterie de 100 soldats. Aujourd’hui les promeneurs s’y pressent et les enfants du voisinage s’en donnent à cœur joie pendant les weekends, paraît-il.
Pour revenir à la course des jeudistes, nous n’étions que sept ce jour-là à arpenter ce Vully : Rachel et Henri Chevalier, Rose-Marie Duport, Jacqueline Delacrétaz, Marceline Nissile, l’organisateur Philippe Vittoz et le soussigné. Départ de Sugiez à 1015. On longe la Broye pendant une heure, au grand dam d’une troupe de cygnes assemblés sur ses bords que notre passage fait s’enfuir à tire d’aile.
Arrivés à l’opposé de Sugiez, on grimpe sous bois. On atteint bientôt les premiers fortins, puis un énorme bloc erratique, gros comme une maison, et appelé Pierre à Agassiz. Il paraît qu’il provient d’un pic dominant la vallée de Conches : Incroyable !
On pique-nique au sommet, sous une trouée d’un soleil subitement revenu. Mais le ciel
nuageux nous empêche d’admirer un panorama qui est pourtant annoncé comme somptueux, puisque, depuis le Pilate à gauche, il embrasse toutes les Alpes bernoises dont l’Eiger, le Mönch et la Jungfrau, puis les Fribourgeoises et les Vaudoises, jusqu’au Mont-Blanc pour finir.
On redescend vers le sud, et on longe l’une des nombreuses surprises de cette course : une muraille de défense celtique, dressée par les Helvètes avant l’époque romaine : un fortin de plus, mais en bois ! Et reconstitué, bien sûr.
La dernière surprise fut pour la fin, après les grottes. En traversant le vignoble, on tombe sur une maison où le vigneron du coin vend son pinot gris à Fr. 3.40 les 5 dl.. Mais on ne s’y arrête pas, car l’orage menace, et on presse le pas pour rejoindre Sugiez, qu’on atteint un peu avant 16 heures et heureusement avant la pluie.
Excellente journée, pleine de surprises.