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Chez les héritiers de Gutenberg

C’est de la rude belle mécanique, ces imprimantes d’antan qu’on a vues aujourd’hui en action à Chavannes. Imaginez des petites machines à Tinguely pourvue de milliers de tiroirs, de cames, de clapets et des pistons qui vont et viennent par ci, des chapeaux et des marteaux qui oscillent par là, et des genouillères en veux-tu en voilà. Le tout ronronne, vibre et grésille sans à-coups, avec précision et minutie. Les bras pivotent pour aspirer du papier, qu’ils recrachent tout imprimé, avec une régularité de métronome, dans un enchaînement incessant de cliquetis bien huilés. Pardonnez-moi ce jeu de mots, mais le tout fait bonne impression, au propre et au figuré. C’est fascinant, cette mécanique de linotype, et c’est increvable. Bien sûr, il faut les entretenir, et c’est à quoi s’adonnent les passionnés et inconditionnels du tout-mécanique qui tiennent le Musée de l’imprimerie de Chavannes près Renens.

Les jeudistes y sont restés trois heures sans voir le temps passer, ce jeudi 7 mars 2013. Il y avait là Claude et Jacques Borgeaud, Henri Chevalier, Philippe et Miquette Duflon, René Groux, Marceline Nissile, Philippe Vittoz, Pierre Widmer et le soussigné.

Ces mécaniques issues d’un passé révolu, quoique pas si vieux que cela, laissent une impression de merveille, de concentration et d’humilité tout à la fois. Il faut le dire : on a presque envie d’y revenir, tant le domaine est intéressant et l’accueil chaleureux.